La couleur des billes.
Dans les petits matins, cerné par les frimas,
Bien encapuchonné par des mains maternelles,Je quittais la maison, tout en pressant le pas,
Pour aller à l’école au travers des ruelles.
Mon cœur était serré tout au long du chemin.
Je n’étais pas heureux quand je partais en classe.
Pourtant comme j’aimais au fond du patelin,
Sentir les feux de bois, gouter au temps qui passe.
L’horloge du clocher aux accents cléricaux
Egrainait lentement les minutes restantes,
De cette liberté qui partait en lambeaux,
Quand je passais le porche aux matines sonnantes.
Le morne bâtiment se dévoilait enfin.
Je repense à la craie, à la couleur des billes,
A ces jeux si bruyants qu’on pratiquait sans fin,
Où l’on se chamaillait pour quelques peccadilles…
EPHEMERE.
L’automne est à ma porte et le
temps s’est enfui,
Laissant comme en écho les rencontres charmantesDe ces étés joyeux et de ces nuits ardentes
Où l’on ne se plaisait qu’entre vitesse et bruit.
Le printemps disparu, rempli d’effervescence,
Auquel je pense encore en voyant le passé,
Me fait battre le cœur à ce rythme insensé,
En pensant à ces jours chargés d’insouciance.
Les souvenirs enfuis ne se rattrapent pas.
L’existence est vécue au travers des écueils,
Se blessant, se brisant au passage des seuils.
Ce n’est qu’un quotidien qui marche à petits pas.
Après tout ce parcours, nous devenons otage
Du temps qui nous délite et nous met hors saison.
Conjuguons le présent en superbe oraison,
Pour se mettre en congé, tout en tournant la page.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire