vendredi 26 octobre 2012

Jean-Michel Louis


La couleur des billes.


 
Dans les petits matins, cerné par les frimas,
Bien encapuchonné par des mains maternelles,
Je quittais la maison, tout en pressant le pas,
Pour aller à l’école au travers des ruelles.

Mon cœur était serré tout au long du chemin.
Je n’étais pas heureux quand je partais en classe.
Pourtant  comme j’aimais au fond  du patelin,
Sentir les feux de bois, gouter au temps qui passe.

L’horloge du clocher aux accents cléricaux
Egrainait  lentement les minutes restantes,
De cette liberté qui partait en lambeaux,
Quand je passais le porche aux matines sonnantes.
     
Le morne bâtiment se dévoilait enfin.
Je repense à la craie, à la couleur des billes,
A ces jeux si bruyants qu’on pratiquait sans fin,
Où l’on se chamaillait pour quelques peccadilles…

 

EPHEMERE.


 
L’automne est à ma porte et  le temps s’est enfui,
Laissant comme en écho les rencontres charmantes
De ces étés joyeux et de ces nuits ardentes
Où l’on ne se plaisait qu’entre vitesse et bruit.

Le printemps disparu, rempli d’effervescence,
Auquel je pense encore en voyant le passé,
Me fait battre le cœur à ce rythme insensé,
En pensant à ces jours chargés d’insouciance.

Les souvenirs enfuis ne se rattrapent  pas.
L’existence est vécue au travers des écueils,
Se blessant, se brisant au passage des seuils.
Ce n’est qu’un quotidien qui marche à petits pas.

Après  tout ce parcours, nous devenons otage
Du temps qui nous délite et nous met hors saison.
Conjuguons le présent en superbe oraison,
Pour se mettre en congé, tout en tournant la page.
 
 

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