vendredi 20 juillet 2012

Ludovic Chaptal



La ballade du premier mai

Voulant marcher dans son
Bien que ne portant pas son
Ma plume s’habille en
Et s’aventure en la ballade
Le vers, la rime et leur
Sont démodés par la
Pourtant, j’en recueille en
Aux quatre coins de l’horizon.

La Muse, sans nul cotillon,
Cache en sa lyre, une pléiade,
Et comme cent, comme un million,
Se dresse sur la barricade
En souvenir du camarade
Qui, jadis, me fit voir Vierzon,
Tout en rêvant d’une escapade
Aux quatre coins de l’horizon.

En troubadour du Roussillon,
Héritier d’un peuple nomade,
Il a suffi que l’aiguillon
De Cupidon fasse tornade
Pour qu’un doux sentiment s’évade
Avec le muguet de saison
Et que mon cœur parte en balade
Aux quatre coins de l’horizon.

Amie, entends la sérénade
De brins de bonheur à foison
Tel un baiser en promenade
Aux quatre coins de l’horizon.

Didier Porchaire

Ma Chère Marianne,

Je vous joints par avance, au cours d’un bref sonnet,
Pour tenter de sourire, à l’aventure offerte,
Aux fiers audacieux, qui l’ont pourtant soufferte,
Au point de refuser de suivre un gros bonnet.

Saluant le drapeau, vu dès potron-minet,
Vibrant d’un bleu, blanc, rouge orangé sur l’eau verte,
Une  voile marine, à peine  découverte,
La Royale rosit sous un vent tristounet.

Venu de sa Hollande, en un joli bateau,
Qui sillonne le fleuve, à l’abri du château,
Observé d’un hublot, le Président s’informe.

Nicolas souviens-toi de ce destin biblique,
Où nous nous mélangeons, d’une plastique informe.
Le doux accord s’écrit « cinquième République ».

Pourquoi la versification régulière?



Rimes féminines et masculines, diérèses, synérèses, hiatus, e muet, règles, rigueur, discipline, l’imaginaire aime fantasmer sur la poésie classique ou régulière. Qui sont ces poètes assez fous aujourd’hui encore pour créer sous l’égide de lois antiques, démodées, sûrement passéistes et réductrices ? La « liberté » en art et spécialement en écriture et poésie semble l’outil premier pour la sincérité. Cette liberté serait l’absence de règle. Or, ce n’est ni l’avis ni le plaisir de tous.

Pourquoi cet attrait toujours bien vif chez certains poètes de tous âges et de tous horizons pour la versification régulière ?

Parce que réussir à créer dans un cadre décuple le pouvoir des mots.
Parce que toute vérité n’existe que grâce à son contraire, et donc que la vraie liberté du poète s’exprime en fonction de ces lois.
Parce que ces règles sont l’universelle musique, musique qui offre au poète un outil de communication avant le langage même, musique qui s’adresse à l’inconscient du lecteur, avant le sens des mots pour que le tout façonne l’émotion la plus grande.

Personnellement, m’essayant également à la prose et à la poésie dite « libre », je puis assurer que la poésie régulière est un outil essentiel pour ces autres formes d’expression littéraire.

Autant d’arguments qui, je l’espère, feront saisir l’intérêt d’un tel mode d’expression. Bien d’autres justifications viendront dans l’esprit de chacun, des critiques également, elles sont toutes les bienvenues. Mais à chaque poète de s’essayer à la poésie régulière et de se plaire, ou non, à ce plaisir nouveau, immensément accentué par la contrainte…


Lauriane Manneville.

La poésie en Bourgogne

Merveilles du patrimoine bourguignon, poésie et musique se sont alliées le dimanche 25 juillet 2010 pour enchanter un public nombreux. La ville de Beaune ouvre chaque été ses cours et ses jardins lors d’un festival intimiste autour des arts. La petite -et joyeuse- équipe de poètes, élèves de Mme Odile Coche-Dury, a renouvelé l’expérience d’un récital de poésie entrecoupé d’interludes musicaux (un précédent avait eu lieu à Asnières-les-Dijon en octobre 2009).

Quelle joie de travailler ensemble, d’organiser ensemble une manifestation modeste mais qui émeut toujours ! Au pied du beffroi, la cour de l’hôtel Boussard-de-la-Chapelle et sa jolie fontaine sont devenus le théâtre charmant de ce partage poétique. La Ville de Beaune a bien voulu mettre à notre disposition un matériel remarquable et le soutien des techniciens tout le long de la soirée nous a beaucoup aidés. Après une journée de répétitions, angoisses et excitations multipliées, le récital n’a pas été moins riche en émotion. Et malgré la fraîcheur de cette nuit estivale, le public ne s’est pas découragé. Cent-trente personnes ont apprécié le tendre humour de Lydie Pinois, les visions tourmentées d’Augustin Bayle et d’Henry Clerc, les fraîches images d’Annick Porcheret, les odes à la nature de Chantale Payard, les joyeuses nostalgies de Jean-Michel Louis, les riches déclamations d’Odile Coche-Dury et les images bleutées de Lauriane Manneville.

Si la poésie est certes elle-même musique, quelques interludes s’imposent comme prolongation à la rêverie, respiration entre chaque poète. Des œuvres à la guitare, au chant, au piano et à la flûte ont été choisies en amont et interprétées par Christine Mange, Henry Clerc et Lauriane Manneville. Cette formule est plaisante.

Il nous faut remercier chaleureusement tous ceux qui ont rendu possible ce moment d’exception : Odile Coche Dury, la Ville de Beaune, les artistes, les amis fidèles et, bien sûr, le public !

L.M.

Retour sur l’Assemblée générale du 21/11/10

Un ciel parisien sans nuage, un air hivernal mais frais a poussé quelques amis poètes dimanche dernier au café de la gare d’Austerlitz… La traditionnelle assemblée générale de l’académie s’est rapidement muée en un lieu d’échange et de réflexion intense sur la situation actuelle de la poésie de versification régulière et plus particulièrement sur l’avenir de l’Académie. Tout d’abord, selon certains, inquiets, les règles aujourd’hui font peur, l’Académie attire de moins en moins d’adhérents, la poésie est vouée à sa perte. Mais tout de suite, beaucoup s’insurgent ! Les généralités trompeuses, les craintes – certes justifiées – sont débattues.

Après ce dialogue constructif, plusieurs grandes idées ont émergé. L’importance de la communication comme fondement de la nouvelle politique de l’Académie se trouve unanimement soutenue. Pour se faire, l’ouverture du site Internet est le cœur de ce nouveau processus. Un an auparavant, à l’Assemblée générale de 2009, la création de ce site avait été décidée. Augustin Bayle, porteur du projet, a travaillé l’année entière à cette idée. Il est hélas absent, mais tous nos espoirs se concentrent sur ce jeune homme de 18 ans. Le site est donc au fondement de l’avenir que nous souhaitons tous pour l’académie. Le dynamisme autour de l’ouverture de ce site est également porté par Lydie Pinois qui a travaillé sur Poètes prend ton luth, le livre clé pour nous tous, petit précis de versification, utile et clair, réalisé par Hermine Vernot-Fouqué. La mise en ligne de ce précieux recueil nous semble à tous un bel hommage à cette grande dame de la poésie. 

L’optimisme est donc revenu sur le devant de la scène ! Un bilan de quelques actions emblématiques a été fait et l’enthousiasme devant leur succès a été partagé. En effet, un récital réunissant plusieurs poètes à Beaune, la fin d’une exposition dans le Pays de Gex ont apporté des expériences éclairantes. S’est ensuivi un joyeux banquet accompagné de la remise des prix, de lectures émouvantes et joyeuses et de la fameuse loterie.

Nous saluons tous la création tant attendue de ce site internet qui permettra une ouverture de plus sur le monde pour l’Académie. Réjouissons-nous de ce nouvel outil puissant pour l’échange et le plaisir poétique !

L.M.