vendredi 20 juillet 2012

Pourquoi la versification régulière?



Rimes féminines et masculines, diérèses, synérèses, hiatus, e muet, règles, rigueur, discipline, l’imaginaire aime fantasmer sur la poésie classique ou régulière. Qui sont ces poètes assez fous aujourd’hui encore pour créer sous l’égide de lois antiques, démodées, sûrement passéistes et réductrices ? La « liberté » en art et spécialement en écriture et poésie semble l’outil premier pour la sincérité. Cette liberté serait l’absence de règle. Or, ce n’est ni l’avis ni le plaisir de tous.

Pourquoi cet attrait toujours bien vif chez certains poètes de tous âges et de tous horizons pour la versification régulière ?

Parce que réussir à créer dans un cadre décuple le pouvoir des mots.
Parce que toute vérité n’existe que grâce à son contraire, et donc que la vraie liberté du poète s’exprime en fonction de ces lois.
Parce que ces règles sont l’universelle musique, musique qui offre au poète un outil de communication avant le langage même, musique qui s’adresse à l’inconscient du lecteur, avant le sens des mots pour que le tout façonne l’émotion la plus grande.

Personnellement, m’essayant également à la prose et à la poésie dite « libre », je puis assurer que la poésie régulière est un outil essentiel pour ces autres formes d’expression littéraire.

Autant d’arguments qui, je l’espère, feront saisir l’intérêt d’un tel mode d’expression. Bien d’autres justifications viendront dans l’esprit de chacun, des critiques également, elles sont toutes les bienvenues. Mais à chaque poète de s’essayer à la poésie régulière et de se plaire, ou non, à ce plaisir nouveau, immensément accentué par la contrainte…


Lauriane Manneville.

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